Le 6e rapport sur l’innovation dans la banque de détail, publié par l’Efma (1), montre que les grandes enseignes bancaires continuent en 2014 à augmenter leurs dépenses d’innovation, en réaction à l’émergence de nouveaux concurrents non-bancaires sur certains de leurs métiers, mais investissent peu dans la recherche et le développement.

Selon ce rapport, dont les résultats sont rapportés par le blog Score Advisor, 84% des banques interrogées (2) ont augmenté en 2014 leurs dépenses d’innovation. En 2009, elles n’étaient que 19%. Il y a donc eu, dans l’intervalle, une large prise de conscience de l’importance de développer de nouveaux services en liaison avec l’évolution des technologies et de leurs usages, notamment en matière de banque mobile (citée par 88% des banques). Le traitement et la valorisation des données collectées sur leur clientèle (ou big data) devient cette année le deuxième vecteur d’innovation, cité par 67% des banques, devant les réseaux sociaux (63%).

Posture défensive dans les pays développés

Toutes les banques n’ont toutefois pas la même ambition sur la question de l’innovation. l’Efma note que les établissements des pays en fort développement - elle cite le Brésil, l’Inde, la Malaisie, la Russie, l’Afrique du Sud et la Turquie - sont plus actives que les banques des pays développés. Chez ces dernières, la stratégie est surtout défensive : plus de la moitié d’entre elles assument un statut de « suiveur » plus ou moins réactif, plutôt que de leader d’innovation sur leurs marchés. Seules 35% des enseignes sondées déclarent ainsi investir directement dans la recherche et le développement (R&D), et 26% au capital de « fintech », start-ups bancaires et financières.

Leur objectif est ainsi de répondre aux nouvelles exigences de leur clientèle en matière de services, mais aussi et surtout de réagir à l’arrivée de nouveaux concurrents sur leurs métiers historiques. Les banques craignent avant tout les géants technologiques (Apple, Google ou Facebook notamment), cités par 45% d’entre elles. Viennent ensuite les start-ups (32%) et les opérateurs téléphoniques (26%). Les commerçants (8%) et les assureurs (5%) leur apparaissent comme plus inoffensifs.

(1) L’Efma est une association de banques créée en 1971, dont l’objet est de promouvoir l’innovation dans la banque de détail.

(2) Selon l’Efma, l’étude se fonde sur les réponses de « plus de 100 banques de détail à travers le monde ».