De nombreux jeunes retraités dans la tourmente. Une erreur de France Travail pourrait coûter des dizaines de milliers d'euros à d'anciens chômeurs. Explications.

France Travail pourrait peut-être vous demander des comptes. Le médiateur national de l'ex-Pôle Emploi a annoncé dans son rapport annuel 2023 que des anciens chômeurs devenus depuis retraités, pourraient se voir réclamer « des années de versement à tort de l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) ». Des trop-perçus « allant de 5 000 à 100 000 euros et plus », rapporte le médiateur. Il s'agit d'un « dysfonctionnement important » dont ont été victimes des demandeurs d'emploi en 2023.

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Que s'est-il passé ?

Depuis 2022, France Travail intégrait des données de la Carsat « qui portent sur la date prévisionnelle de la retraite à taux plein des demandeurs d'emploi », lui permettant de déterminer « la date à partir de laquelle Pôle emploi est susceptible d'interrompre le versement de l'ARE pour laisser place à une pension de retraite à taux plein », explique Jean-Louis Walter, le Médiateur national de France Travail. Le problème vient du fait que des décalages allant de de quelques mois à plusieurs années ont été constatés entre les données de la Carsat et celles enregistrées par l'ex-Pôle emploi.

Résultat : de nombreux jeunes retraités devront rembourser à France Travail des trop-perçus qui « atteignent couramment des dizaines de milliers d'euros ».

Le médiateur a aussi précisé avoir envoyé « une note d'alerte au directeur général de Pôle emploi » dès août 2023. « Depuis, Pôle emploi a saisi la Caisse nationale d'assurance vieillesse afin qu'un travail en commun puisse s'engager entre les équipes dans l'objectif de définir ensemble un mode opératoire national opposable aux deux réseaux et d'assurer une communication coordonnée vers les Carsat ». « Des solutions adaptées à chaque situation » devront être trouvées, conclut le médiateur.