Ni pro-démocrates, ni pro-républicains : le président de la banque centrale américaine (Fed) a rappelé mercredi l'importance de l'indépendance de son institution vis-à-vis des considérations politiques à l'approche de l'élection présidentielle, qui ne fait « pas partie » de leur réflexion.

« C'est ma quatrième élection présidentielle » à la Fed, a déclaré Jerome Powell, interrogé lors d'une conférence de presse.

« Lisez toutes les retranscriptions et regardez si quelqu'un mentionne de quelque manière que ce soit les élections à venir. Cela ne fait tout simplement pas partie de notre réflexion », a-t-il assuré.

« Si nous nous engageons dans cette voie, je ne sais pas comment nous nous arrêterions », a-t-il martelé.

La Réserve fédérale est indépendante du pouvoir politique. Mais ses réunions et les possibles baisses de taux, vont, à l'automne, se dérouler en parallèle de la campagne électorale et de l'élection présidentielle de novembre.

« Nous ferons toujours ce que nous pensons être la bonne chose à faire pour l'économie. (...) Nous ne regardons rien d'autre », a encore déclaré Jerome Powell, et prendre en compte d'autres facteurs « réduirait la probabilité d'obtenir de bons résultats économiques ».

Donald Trump avait affirmé début février que la Fed veut abaisser les taux en 2024 pour aider les démocrates à gagner l'élection. Durant ses années à la Maison Blanche, il avait critiqué la Fed pour ne pas avoir suffisamment baissé ses taux selon lui.

« Des recherches récentes (...) ont montré qu'une plus grande indépendance des banques centrales est associée à une plus grande stabilité des prix, ce qui contribue de manière significative à la croissance à long terme », dira la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, vendredi lors d'un discours dans l'Arizona, dont des extraits ont été publiés mercredi.

L'actuelle ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden était présidente de la Fed lorsque Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche en 2017. Celui-ci ne l'avait pas reconduite pour un second mandat, comme le veut la tradition, et l'avait remplacée par Jerome Powell - ensuite reconduit par Joe Biden.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a également assuré mercredi que l'indépendance de la Fed était « bonne pour l'économie », et profitait « aux travailleurs, aux familles et aux entreprises ».

L'élection présidentielle aura lieu le 5 novembre, et les réunions de la Fed, les 17 et 18 septembre, puis les 6 et 7 novembre.