Selon les professionnels de l'immobilier, le nombre de passoires thermiques pourrait atteindre 8 millions en France. Une situation qui inquiète car la capacité à rénover ces logements d'ici quelques années est incertaine.

Le nouveau DPE en fait voir de toutes les couleurs au secteur de l'immobilier. Le diagnostic de performance énergétique nouvelle version fait apparaître un nombre de passoires thermiques bien supérieur aux prévisions, avec pour conséquence de faire chuter le prix des biens concernés. Selon les chiffres de l'Agence de la transition écologique Ademe citée par Le Parisien, on compte 4,8 millions de biens épinglés F et G au 1er janvier 2018, soit 17% du parc des résidences principales (29 millions au total).

Ce nombre devait rester stable mais l'inquiétude est de mise. Selon les premières statistiques collectées par le nouveau Syndicat interprofessionnel du diagnostic immobilier (Sidiane), la France compte « beaucoup plus de biens avec des étiquettes F et G » que prévu, révèle Jean-Christophe Protais, son président au quotidien. Selon lui, la situation est « une bombe à retardement » en termes de financement des rénovations (plus de 150 milliards d'euros au total dont 87 milliards pour les logements loués) puis en quantité de biens mis à la location à moyen terme.

Un report des échéances de la loi Climat ?

Avec Sidiane, Plurience, l'Unis et la FNAIM plaident pour un report du calendrier par le futur gouvernement. « Il serait plus judicieux de se caler sur le calendrier européen existant, imposant un standard minimum de performance énergétique de classe F à partir de 2030 à tous les bâtiments et de classe E en 2033 », réclament ces professionnels dans Le Parisien.

Selon les termes de la récente loi Climat et Résilience, pour inciter les propriétaires à effectuer des travaux dans les logements mal notés, un audit est désormais obligatoire pour les biens catégorisés F et G (puis E en 2025 et D en 2034). Cet audit listera les aménagements à entreprendre, lors d'une vente ou d'une mise en location. Sans mise en conformité des biens mis en location, la hausse des loyers sera interdite dès le 25 août 2022 pour les logements classés F et G. Pis, ces biens ne pourront plus être proposés à la location si des travaux ne sont pas réalisés à partir de 2025 (G), 2028 (F) et 2034 (E).

Les prévisions les plus alarmistes font état d'un total de 7 à 8 millions de passoires thermiques en France. Or, malgré le dispositif MaPrimeRenov' qui a financé 650 000 dossiers en 2021, une rénovation énergétique d'ampleur reste très coûteuse. Le montant de la prime dépend de 2 facteurs : les revenus du foyer fiscal et le type de travaux réalisés. L'an dernier, la prime moyenne versée était de 3 196 euros.