C'est un repli inédit depuis 2020 : les artisans du bâtiment, notamment les maçons, ont vu leur activité reculer au deuxième trimestre 2023, de 0,5% sur un an, a indiqué jeudi la Capeb, leur organisation professionnelle.

L'année 2020, marquée par la crise sanitaire et le confinement, avait vu plonger l'activité. Sans compter cette année-là, c'est la première inversion de tendance depuis 2015.

Les artisans du bâtiment subissent la crise de l'immobilier neuf, leur activité dans ce secteur s'étant repliée de 1,5%. L'entretien-amélioration, l'autre branche de leur activité, a stagné au deuxième trimestre, malgré les efforts des pouvoirs publics pour doper la rénovation énergétique des bâtiments.

Les maçons en première ligne

Ce sont les maçons qui souffrent le plus, suivis des électriciens et des menuisiers-serruriers.

« Ce premier semestre n'est pas une déception puisqu'on s'y attendait », a grincé le président de la Capeb, Jean-Christophe Repon. L'immobilier neuf est en crise, pris entre la hausse des taux d'intérêt et l'inflation qui entament le pouvoir d'achat des acquéreurs, et le renchérissement des coûts de construction, causé par les prix des matériaux et de l'énergie, et le durcissement des normes environnementales.

Le nombre de créations d'entreprises recule de 6,3% sur un an tandis que celui des défaillances grimpe de 48,3%, mais ces chiffres restent meilleurs qu'avant la crise sanitaire, a souligné la Capeb.

« La situation est dure, mais on peut encore, avec quelques décisions de bon sens, redonner de l'activité à l'artisanat du bâtiment », a affirmé M. Repon, en en appelant à l'exécutif. La Capeb redoute que le taux de TVA réduit de 10% sur l'entretien des logements de plus de deux ans et résidences principales ne soit supprimé et appelle même à le baisser à un niveau plus avantageux de 5,5%.