Il est souvent considéré comme l'ultime recours pour les ménages en difficultés financières. Le regroupement de crédits a toutefois élargi ces dernières années ses cas d’usage, dans un contexte de baisse des taux et de professionnalisation de l’activité. Pour certains emprunteurs, il peut être porteur d'opportunités pour financer un nouveau projet. Explications.

Historiquement, le regroupement de crédits s’est surtout adressé aux ménages confrontés à des problèmes de gestion budgétaire. Des gens qui ont contracté trop de crédits, notamment des crédits renouvelables, souvent à la suite d’un incident de vie (une perte d’emploi, une maladie, un divorce, etc.), et qui en viennent parfois à ne plus rembourser que les intérêts de leur dette, sans parvenir à rembourser le capital emprunté.

Pour ces ménages qu’on dit « mal endettés », le regroupement de crédits reste un recours possible. Mis en place avec sérieux, il permet en effet de transformer ces crédits renouvelables en un seul crédit amortissable, et de récupérer à la fois du reste à vivre, c’est-à-dire de l’argent disponible chaque mois pour se loger, manger et s’habiller, et une vision sur la fin du remboursement de la créance, même si elle est lointaine.

Ces familles en difficultés financières représentent toujours une part non négligeable de la clientèle des courtiers spécialisés en regroupement de crédit. « 20% de nos nouveaux clients ont un taux d’endettement qui dépasse les 60% », estime ainsi Romain Manneville, directeur marketing de Partners Finances, un des leaders du marché français. « Mais de plus en plus d’emprunteurs s’adressent à nous alors qu’ils ne sont pas en difficultés financières. » Depuis une dizaine d’années, le regroupement de crédits est en effet devenu un peu plus qu’un outil pour restructurer une dette mal faite.

Regroupement de crédits conso, comment ça marche ?

Dans le Code de la consommation, un regroupement de crédits est une opération ayant pour « objet le remboursement d’au moins deux créances antérieures, dont un crédit en cours ». Si les crédits regroupés sont des crédits à la consommation (prêts personnels, affectés ou renouvelables), le nouveau crédit est, lui aussi, considéré comme un crédit conso, et encadré par les mêmes contraintes réglementaires, en matière de TAEG et d’usure notamment.

L’objectif premier du regroupement de crédits est de diminuer la mensualité de l’emprunteur, afin d’améliorer son reste à vivre. L’opération, toutefois, a souvent pour conséquence d’allonger la durée de remboursement de la créance, et donc généralement d’augmenter le coût total du crédit.

Lire notre page consacrée au rachat de crédits

Des crédits de trésorerie, pour financer un nouveau projet

Parmi les nouveaux adeptes du regroupement de crédits figurent de plus en plus de ménages disposant de bons revenus, propriétaires de leur résidence principale et exempts de difficultés financières. Que viennent-ils chercher ? En premier lieu, ils veulent éclaircir leur situation budgétaire. « Nous voyons de plus de plus de clients qui ont, par exemple, 2 ou 3 crédits en cours de remboursement, avec des dates de fin différentes, chez des partenaires bancaires différents, et qui préfèrent avoir un prêt unique, avec un taux et/ou une échéance optimisée en fonction de leurs besoins », explique Romain Manneville.

Ce n’est pas tout. Certains de ces propriétaires en profitent pour financer un nouveau projet, en empruntant un peu plus que le strict nécessaire pour racheter leurs prêts existants. « Cette trésorerie supplémentaire est le plus souvent utilisée pour améliorer sa maison : faire construire une extension, une terrasse, une véranda ou encore une piscine », note Maël Bernier, la directrice de la communication de Meilleurtaux, un autre acteur de premier plan de ce marché.

L’opportunité est d’autant plus alléchante pour ce profil d’emprunteurs propriétaires que les taux sont actuellement particulièrement intéressants. « Avec une garantie hypothécaire, ils peuvent espérer emprunter entre 1,5% et 3,5%, selon les profils », estime Maël Bernier. Résultat : chez Meilleurtaux, ces propriétaires qui cherchent à améliorer leur domicile représentaient 51% des dossiers en 2020.

Une opération complexe et coûteuse

Malgré tout, le regroupement de crédits conso n’est pas un produit tout à fait comme un autre, ni une solution miracle et doit donc être utilisé avec prudence.

Il s’agit avant toute chose de s’adresser au bon interlocuteur. Monter un dossier de regroupement de crédits, en effet, ne s’improvise pas. Le professionnel à qui vous vous adressez doit afficher un haut niveau d’expertise. Il doit être capable, d’abord, d’obtenir une vue globale de votre situation financière. Non seulement les différents crédits dont vous supportez la charge, mais aussi d’éventuelles autres créances : dettes familiales, retards de loyers… Cela passe ainsi nécessairement par la fourniture et l’analyses de pièces justificatives - relevés de compte, relevé de charges, avis d’imposition, etc.

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Il doit également savoir définir avec précision les objectifs poursuivis et trouver l’offre de prêt la plus pertinente, ce qui passe nécessairement par un échange poussé avec les candidats au regroupement. Tout cela a un coût : « Les honoraires se situent en moyenne entre 3 500 ou 5 000 euros, selon la complexité du dossier », explique Maël Bernier.

L’opération, finalement, est si complexe et chronophage que les grandes enseignes, qui disposent pour la plupart de filiales spécialisées, choisissent parfois d’arrêter de distribuer le produit en direct, et préfèrent passer par des courtiers spécialisés.

Vigilance face aux risques d'arnaque !

Depuis 2010 et la Loi Lagarde, le cadre réglementaire du regroupement de crédits a été aligné sur celui des autres types de crédits, en termes de taux appliqué, de devoir de conseil, de publicité, d’information du consommateur… Un surcroit de régulation et de contrôle qui « a permis au métier de se professionnaliser », estime Romain Manneville. Partner Finances ou encore Meilleurtaux font ainsi partie de ces grands acteurs ayant pignon sur rue qui ont permis de crédibiliser l’activité.

Pour autant, certaines arnaques subsistent. Il convient donc de rester prudents lorsqu’on vous sollicite pour racheter vos crédits. Premier indice qui doit vous mettre la puce à l’oreille : les escrocs vont généralement vous demander de payer des frais de dossiers dès l’entrée en relation. Dans ce cas, il ne faut surtout pas donner suite. Deuxième indice : les acteurs sérieux ont l’obligation de vous faire signer un mandat de recherche de financement. Si ce n’est pas le cas, passez votre chemin.

Enfin, il y a un réflexe à avoir systématiquement : avant de répondre à une sollicitation, consultez le registre de l’ORIAS, pour vérifier que la société y est bien immatriculée en tant qu’intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP). Là encore, c’est une obligation pour tous les courtiers en crédits.

A consulter : le comparateur rachat de crédits de notre partenaire